Jour 7/02

"Arrivée au Marin"

Classement définitif Transquadra sur les 2 étapes

Nous sommes "au taquet" pour la dernière nuit car nous savons que Leclerc-Hennebont et Merlin sont dans notre S à portée d'étrave à moins de 15 NM.
L'angle du vent ne nous est toujours pas favorable, le vent venant plus souvent du NE (75°) alors que nous pourrions espérer de l'E-SE (110° minimum) en cette période; décidément ces alizés nous jouent des tours !!
Une molle nous cueille en fin de nuit nous obligeant, babord amure, à remettre du S dans notre route pour aller chercher des grains salutaires afin de retrouver un peu de vitesse.
Au petit matin, c'est la surprise: Leclerc Hennebont est devant nous à quelques 3 NM mais toujours pas de Merlin; nous scrutons aux jumelles l'horizon dans le S.
Bingo!!, il apparait sous spi blanc dans un grain, tribord amure et nous croisera devant à quelques 0.3 MN.
Incroyable après 14j de course !!
Echange VHF sympathique.....nous sommes heureux de vivre un final qui s'annonce palpitant d'autant plus que Leclerc Hennebont semble encalminé dans un grain devant nous et grossit à vue d'oeil !!
Nous contournons l'Ilet Cabrits puis cap sur les marques de parcours Ma1 et Ma3 à laisser à tribord.
 Marylou terminera 8'37" derrière Leclerc Hennebont et 46" derrière Merlin après un Match Race en baie du Marin!!
Au classement général sur les 2 étapes (en temps compensé qui est le seul classement retenu), "Marylou" termine donc 4ème/60 bateaux inscrits au départ de St Nazaire et à 25' du podium sur un peu moins de 21j et 8H de course en temps compensé!!

"Marylou" croisant le rocher du Diamant

Match Race avec Merlin en baie du Marin

"Marylou" quasi intacte avec ses 3 spis du départ opérationnels

Arrivée à la Pointe St Anne face au Club Med !!

Les Daniels à la manoeuvre

Daniel P fourbu mais ravi !!

(Superbes photos d'arrivée de Séb et Marine Hadet)

Enfin le Ti- Punch de l'arrivée !!

Conclusion et remerciements

C'est une belle aventure que cette Transquadra, mais sacrément physique pour des quinquas!! 

En premier lieu, je souhaitais exprimer mes remerciements à mon épouse Marylène pour m'avoir soutenu dans ce projet.

Ensuite, remerciements à Daniel Godart pour avoir accepté de me suivre dans ce projet.

Puis, remerciements aux Rouges pour leur disponibilité et leur savoir faire.

Enfin, remerciements à nos partenaires pour leurs soutiens financiers et techniques:

Sirev

Belcenia

Atlanticoque

Axxon composites

Sparcraft Rigging

Starvoiles

Deltavoiles/Belategui

Tribord Hendaye

Uship Hendaye

L'aiguiseur

Vuarnet

Marylou débutera prochainement sa 2ème vie: ce seront de douces et paisibles années de croisières aux Açores, Canaries, Tour de Méditerranée avec pourquoi pas quelques régates entre copains quand l'occasion se présentera !!

Encore grand merci à vous tous pour vos encouragements.
Et bon vent à tous!!
(Pensées chagrine pour "Laminak")

Daniel P 

Jours 4/02 au 6/02

"L'enfer des Sargasses"

Les sargasses sont des algues de couleur jaune-brun provenant de la mer des Sargasses (Bermudes) qui dériveraient actuellement hors de cette zone par des courants anormaux.Elles forment dans un premier temps des lignes continuent dans l'axe du vent, lignes qu'il nous faut croiser puisque notre angle de descente au vent arrière est d'environ 165° par rapport au vent. Dans un deuxième temps, elles constituent des tapis de plusieurs m2 qui sont de véritables pièges la nuit car non visibles.

Algues sargasses

Ligne de sargasses

Nous les retrouvons donc continuellement dans nos appendices (quille, safrans, et sail drive).
Des cannes et sangles à noeuds nous permettent de les retirer des safrans et de la quille.
Pour le sail drive (embase du moteur sous la coque) nous n'avons d'autre solution que d'affaler le spi, nous mettre face au vent, GV à contre pour effectuer une marche arrière: une horreur je vous dis !!
Cela nous a gâché notre "plaisir de naviguer" durant 4 jours; mais la route S a été moins épargnée que la route N (la nôtre): certains sudistes m'ont raconté avoir commencé à galérer avec les sargasses 8 jours avant leur arrivée en Martinique, soit la moitié de la durée de la traversée !!

Tapis de sargasses de plusieurs m2 sous notre vent.


Du côté W du front, c'est vraiment un temps de Breton !!
Grains à n'en plus finir, cirés continuellement humides.
Vous me direz: vous l'avez voulu cette route N et bien vous vous la coltinez maintenant !!
Elle se mérite et c'est ben vrai !!

Aucun commentaire pour cette photo!!

Daniel G encore en ciré à 3 j de l'arrivée !!

Enfin un angle de descente convenable (vent du 120°) mais pas pour longtemps !!
Nous espérions des vents de SE sur la fin de notre parcours; et bien c'est loupé; ce sera du NE qui ne nous arrange vraiment pas, nous qui pensions terminé comme des balles au petit largue !!

"Marylou" en "pole position" du 4/02 à 6H au 5/02 à 21H

La route N a payé !!

Jours 1/02 au 3/02

"Les bonnes nouvelles viennent de l'Ouest"

(J-Y BERNOT)


Une fois l'obstacle de la dépression occluse passé, il nous faut absolument mettre le cap au 253° sur la Martinique pour ne pas terminer notre route aux Bermudes !!
Un front froid béni des Dieux va nous filer un sérieux coup de pouce.

Carte synoptique de surface du 3/02

Béni des Dieux pour 2 raisons:

1° Ce front froid positionné très S va perturber encore un peu plus  l'alimentation des alizés, obligeant les sudistes à descendre au S de 14° N de latitude et donc d'allonger encore plus leur route.

2° Nous pourrons descendre dans un vent portant côté W du front froid et ainsi poursuivre notre route la plus directe possible dans des conditions spiables (page 497 de la Bible BERNOT).

Ultime difficulté à franchir, 18H de près pour franchir le front froid!!
Le moral en prend un coup !!
Babord amure dans un premier temps, notre trace prend progressivement l'allure d'une aile de mouette.
Arrêt complet, scotchés 1/2H juste derrière le front puis tribord amure à nouveau au près pour enfin connaitre la délivrance dans un vent adonnant progressivement nous permettant de spier à nouveau.

Nous serons pointés à la 2ème place le 3/02 à 45 NM du leader, Agence Directe 3.9%.
Merlin, Kefeleg Mor 3, Leclerc Hennebont, Grassi Bateaux et Xanlite sont toujours aux avant-postes.

Perte à déplorer: notre 2ème et ultime petite cuillère du bord disparait en mer dans l'eau de vaisselle, 2 jours après la perte de la 1ère!! Nous faisons le tour de "Marylou" pour dénicher une solution.
Chausse latte façon baguettes chinoises pour le pouding anglais: not very easy !!
Un petit tour dans notre boite à pharmacie et Daniel G récupère l'emballage thermo-plastique de notre agraffeuse  (sutures). Seul soucis, elle est de forme carrée ce qui dans une bouche naturellement ronde procure des sensations curieuses, un peu comme si vous décidiez de placer votre pied droit dans la chaussure de ski du pied gauche!! Vous me suivez??

Jours 29/01 au 31/01

"Seuls contre tous"

Un obstacle de taille se présente sur notre route; la dépression peu active du routage du jour du départ  est toujours présente, son flanc N se situant légèrement au S de 26°N comme nous l'avions laissé le 24/01.

Notre situation sur l'orthodromie depuis le début de la course va nécessiter un peu de doigté pour contourner cet obstacle et il est pour nous, hors de question de le contourner maintenant par le S.

En effet, les sudistes ayant glissé au S depuis 2-3 jours, cela nous positionnerait irrémédiablement dans leur sillage et ce serait course perdue pour "Marylou".
Nous faisons alors "chauffer l'iridium" en envoyant à notre fournisseur Great Circle (Squid) diverses requêtes telles que cartes synoptiques de surface, cartes synoptiques d'altitude (5000 m) à 500 hpa, et fichiers gribs CEP européens à maille 0.5 plus précis que les GFS américains, qui nous permettent après 2H d'analyse de confirmer notre route vers le N.

Carte synoptique de surface du 30/01 ne montrant qu'un petit front occlus en 24°N et 38°W

Carte synoptique d'altitude (500 hpa) du 30/01 montrant le thalweg responsable de la panne d'alizés, thalweg plongeant dans le S jusqu'à 22°N par 36°W.

L'abonnement souscrit chez Great Circle avant le départ pour 360€ nous permet de piocher autant que nécessaire et sans limites des informations météo diverses et indispensables.
Le seul soucis est la surface de la zone couverte par chaque requête; en effet notre terrain de jeu s'étend:
 en latitude de 35°N à 14°N (soit 21° de latitude)
en longitude de 16°W à 61°W (soit 45° de longitude)
Hors chaque requête ne couvre pour un fichier CEP à maille 0.5 (fichier compressé de 5 ko maximum en format GRIB2!!) qu'une surface de 5° X 5° soit 1/37 de la surface totale de notre terrain de jeu !!
Problème majeur: au delà de 5 ko, la requête n'aboutissait pas chez SkyFile et j'en ignore encore la raison.

Afin d'obtenir une vision d'ensemble sur le système météo en présence , ce qui est notre problème en mer faute de disposer d'internet haut débit, il a donc fallu constituer un véritable damier (requêtes de zones voisines) qui une fois mises bout à bout permettent d'obtenir une vue plus globale de l'obstacle.

Le 30/01, sous spi lourd en tête à 28 nds, "Marylou" matossé à fond sur l'arrière pour ne pas passer cul par dessus tête,  le vent monte progressivement dans un grain, 30, 31, 32, 33, 34 nds....nous planons à 16-18 nds. Nous décidons alors d'affaler pour préserver notre spi lourd; la manoeuvre se passe mal et par ma faute, choquant trop de drisse, le spi passe à l'eau et chalute !!
Seule solution pour le récupérer et surtout éviter de démâter, il nous faut affaler GV et foc pour stopper totalement "Marylou"; après 1/2 H d'effort, le spi sera récupéré avec deux accrocs seulement (costauds les spis Delta !!) mais le balcon avant babord sera plié à la verticale, le montant avant déssoudé de sa base.
Autre perte à déplorer : nous perdons une des 2 petites cuillères du bord, sans doute égarée dans un ferlage de spi !! Daniel G et moi devrons donc partager la petite cuillère restante pour le reste de la traversée!!

Le 31/01, nous sommes pointés à la 7 ème position tout en ne nous étant jamais plus éloigné de 100 NM de l'orthodromie contre 500 NM pour les sudistes!! Les 3 leaders de la course que sont 3D Développeur, Yolo et Raging Bee sont en difficulté dans le thalweg dépressionnaire.
Nous nous faisons peur sur les requêtes suivantes car les fichiers montrent une progression vers le NW de la bulle dépressionnaire alors que nous tentons de lui échapper cap au 310° !!

Mais sa progression stagnera par la suite nous permettant le 31/02 en soirée de reprendre un cap plus conforme avec les horizons Martiniquais!!

La tête de course change et nous retrouvons les sudistes en tête de liste: Leclerc Hennebont, Agence Directe 3.9%, Grassi Bateaux, Merlin, Kefeleg Mor 3, Xanlite, Mary, Solidaire en Peloton 2, le Mcdo de Cherbourg pointent désormais parmi les 10 premiers.

  

Jours 27/01 et 28/01

"Le dos rond"

Les conditions se musclent progressivement et c'est surtout l'état de la mer qui rend notre progression difficile. les fichiers gribs de vent sont raisonnables (25 nds gribs ce qui donne du 30 à 33 nds sur zone), mais la mer est grosse avec 6 à 7 m de creux. Cette forte houle a tendance à prendre l'arrière de "Marylou" et à le déstabiliser en l'éjectant de sa trajectoire malgré l'excellent travail de notre pilote Jeffa.
Hors de question de porter le spi lourd asymétrique en tête tangonné au vent dans ces conditions (celui ci moins volumineux dans les hauts que le spi symétrique nous procure plus de stabilité) et encore moins le spi lourd symétrique en tête. L'idéal aurait été de disposer du spi asymétique arisable au capelage tangonné au vent, mais depuis la perte de notre drisse de capelage, cela n'est plus possible.
Il nous faut donc trouver une vitesse minimale de façon à pouvoir dévaler les pentes au planning sans être rattrapés par les crêtes des vagues qui pourraient éclater dans le cockpit et ne pas non plus se retrouver en sur vitesse au risque de se mettre sur le toit!!
Très honnêtement nous n'en menions pas large !!
La solution adoptée sera de tangonner le génois au vent, voiles en ciseaux avec un ris dans la GV.
Nous passerons ainsi 24H dans cette "safe" configuration, toujours décidés à rester sur l'orthodromie en attendant que la situation se décante.
De ce fait, notre classement s'améliore naturellement et notre position de 8ème le 28/01 est surtout due à la décision de nos adversaires de glisser de plus en plus vers le S en allongeant leur route.

Les nouvelles de l'extérieur que nous recevons par Iridium-SkyFile de nos familles, ne sont pas bonnes: safrans cassés, Patrice Carpentier qui tombe à l'eau mais est fort heureusement récupéré, démâtages divers, et stupeur, la nouvelle du démâtage de nos amis "Laminak" nous fait froid dans le dos et nous attriste profondément

Nous aurons un échange VHF avec les Vidal, père et fils, plus rapides que nous sous code 5.

Sans réception iridium depuis quelques heures, et croyant être à cours de forfait, Jean Marie acceptera très gentiment de contacter pour nous notre fournisseur  afin qu'il nous crédite notre compte. Cette panne provisoire était sans doute due à un soucis de réseau iridium car notre compte était finalement suffisemment crédité!!

Nous aurons un contact VHF très failbe avec "Durduc" visible sur notre AIS, eux aussi font le dos rond. 

Après 24H dans ces conditions difficiles, notre ancienne GV en membrane kevlar (de 2011!!), commence à se délaminer sur la chute; une pause s'impose afin de panser les plaies à l'aide de patchs préalablement préparés par Starvoiles, le voilier de notre GV.

Au niveau des soucis mécaniques, le taquet de hale bas de tangon babord a explosé, la poulie de GV en bout de bôme donne des signes de faiblesse et a dû être assurée, le bras de spi babord est bloqué dans le safran babord.

Au classement général, nous retrouvons les trois "gros calibres" de la 1ère étape en tête: 3D Développeur, Yolo et Raging Bee qui ne se lachent pas d'une semelle.

  

Jours 24/01 au 26/01

"Départ et premiers déboires"

 Après une sympathique réception organisée la veille du départ par Catia et toute son équipe madérienne, le départ sous un ciel gris par 15 nds de vent de NE est donné à 11H30 TU pour la catégorie "Doubles" regroupant les 86 bateaux des 2 flottes de St Nazaire et Barcelone.

Une ultime bouée conique rouge est à laisser à babord avant la grande traversée et nous saluons une dernière fois notre base d'accueil hivernale du chantier Repmaritima de l'aéroport.

Les Daniels à la Marina de Quinta do Lorde avant la traversée

La flotte commence à s'étaler et les options se précisent au fur et à mesure de notre progression.

Ayant choisi l'orthodromie, nous longeons la côte S de Madere en limite de son dévent, cap au SW, et pointons en tête du classement provisoire. Sous spi médium, le vent monte à plus de 30 nds et décidons de l'affaler pour le préserver afin de passer sous spi lourd de capelage. Dans la manoeuvre d'affalage, le noeud d'arrêt de la drisse se défait et la drisse passe dans le mât!!

Nous perdons donc notre 2ème drisse de tête qui grâce à une arbalète nous sert aussi de drisse de capelage. Je blémis !! Je rage !!

Se pose alors la question de la repasser dans le mât: Funchal est à portée d'étrave et en 2 heures, notre drisse de capelage redeviendrait opérationnelle; Daniel G m'en dissuade: on fonce!!

Conséquence de notre décision de poursuivre ainsi: nous nous priverons de notre spi symétrique lourd arisable ainsi que notre spi asymétrique lourd aussi arisable (code 5) et devrons soit faire le dos rond dans des conditions musclées sous génois tangonné en ciseaux avec 1 ris en GV, soit restés surtoilés ce qui nous permettra aussi de suivre la cadence des premiers, me dis-je pour me rassurer !!

Sans compter qu'il va falloir surveiller de très prêt notre désormais unique drisse de spi !!

D'un point de vue stratégique, la première difficulté sera de croiser le dévent de l'ile suffisamment à distance et 50 MN nous paraissent raisonnable pour ne pas nous faire piéger par son dévent.

Malheureusement, nous ne serons pas en veine et resterons scotchés durant 2 bonnes heures faute de vent; notre ami "Laminak" aura plus de chance et traversera le dévent plus tôt que nous avec beaucoup plus de réussite !!! Nous replongerons alors dans le S pour retrouver de l'air avant de remettre de l'W dans notre route afin de tenter une nouvelle fois de passer le dévent et rétrograderons à la 35 ème place. !!

Les conditions météo se musclent petit à petit jusqu'au 26/01 nous permettant d'atteindre des vitesses de 10nds sur le fond sous spi lourd de tête; nous pointerons alors à la 16ème place au classement provisoire.

En tête de course, les hostilités sont lancées. On retrouve les 4 gros ratings que sont les 2 JPK 10.80 et les 2 Sun Fast 3600  (3D Développeurs, Yolo, Grassi Bateaux et Agence Directe 3.9%), suivis de ratings plus modestes tels que Solidaire en peloton 2, Xanlite, Le Mcdo de Cherbourg et Cat Amania bien positionné, notre ami "Laminak" pointant à la 15ème place.

D'un point de vue stratégique, Kefeleg Mor 3, Papillon 3, Mary sont déjà positionnés dans le S, Leclerc Hennebont, Merlin et Xanlite commencent à plonger dans le S, le reste de la flotte reste centré autour de l'orthodromie.

2 ème étape de la Transquadra

"Mise à l'eau et préparation"

Classement définitif  Transquadra sur les 2  étapes

Nous allons Daniel Godart (Daniel G) et moi (Daniel P) vous faire revivre la 2ème étape de cette Transquadra à raison d'un résumé de 3 jours de course tous les jours de cette semaine de repos  et de rangement de "Marylou", semaine du 9 au 14/02 que nous passons actuellement au Marin en Martinique, lieu d'arrivée de cette 2ème étape. 

Nous débarquons donc à Madère le 17/01 à 17H par avion de Bilbao après une escale à Lisbonne de quelques heures. Une sympathique maison de syle madérien, co-louée à Caniçal avec nos amis Joel Plissonneau et Fréderic Augendre du JPK 10.10 "Laminak" nous attend, idéalement située à mi distance entre l'aéroport (qui abrite nos montures !!) et la marina de Quinta do Lorde d'ou sera donné le départ de cette 2ème étape.

 

La mise à l'eau de Marylou sera retardée pour nous permettre une préparation plus confortable à l'abri des averses qui à cette époque n'épargnent pas la pointe E de Sao Lourenço de l'ile de Madère.
Durant l'hiver, le chantier Repmaritima de l'aéroport aura gentiment accepté de régler notre sérieux problème d'antifouling M300 (cuivre + résine polyesther) qui cloquait et ne présentait aucune efficacité en terme de biocide. Les très compétents Mario et Elmano ainsi que leur équipe (que je remercie encore vivement de nous avoir sorti de cette "mésaventure") auront reponcé la coque entièrement, puis nouveau primer époxy adapté au nouvel antifouling choisi: le VC17 M Extra de chez International.

Après la mise à l'eau, "Marylou" est convoyé à la Marina de Quinta do Lorde au moteur le jeudi 22/01.
Derniers avitaillements pour 2 jours de produits frais, le reste de notre alimentation consistant en des plats préparés "apertisés" de la société lyophilisé.com (mon estomac ayant quelques difficultés à absorber le lyophilisé !!).
Fred Augendre, Joel Plissonneau, Daniel G et moi passons nos soirées à étudier les fichiers météo et les cartes synoptiques de façon à envisager une stratégie.
La pression monte !!
Plus la date du départ approche, plus nos éléments météo nous confirment  un positionnement  de l'Anticyclone des Açores très N nous permettant d'envisager un accès à la Martinique par une route directe "orthodromique".
Tous les routages effectués avec "Laminak" avant le jour du départ nous font emprunter l'orthodromie en évitant la route S.

Mais le jour du départ, un routage effectué à 11H45TU à partir d'un fichier CEP maille 0.5 fourni par GreatCircle (Squid) et reçu par téléphone cellulaire afin de couvrir entièrement notre terrain de jeu,  nous montre clairement l'apparition d' une bulle récente sans vent (dépression non active) à partir du jeudi 29/01 au matin en dessous le d'orthodromie. L'idée de ne pas suivre le routage proposé par Adrena en effectuant le détour par le S qui nous éloigne de l'orthodromie de 400 MN, mais de la contourner  par le N (26°N par 40°W) en restant sur la route directe commence à germer  dans nos esprits d'autant plus que les Alizés sont aux abonnés absents et qu'il faut aller chercher les alizés dits "profonds" en dessous de 15° N de latitude !!
Cette situation est très bien décrite dans la bible de Jean-Yves BERNOT "Météo et Stratégie / Panne de vent dans les alizés" page 502.
Ne disposant pas de la "monture" la plus rapide, nous nous étions dits, Daniel G et moi même, que des conditions météo complexes nous conviendraient parfaitement: apparemment, nous allons être servis et par précaution, nous embarquons au dernier moment la "Bible BERNOT" qui nous sera bien utile pour comprendre et anticiper les situations météo que nous rencontrerons !!


Nous vous résumerons demain les 3 premiers jours de course de cette 2ème étape.
Des vidéos seront mises en ligne en fonction de notre temps disponible; il s'agit d'un travail nécessitant d'y consacrer plus de temps. (Vidéos accessibles ultérieurement par l'onglet "Espace média et Vidéos" du blog).